
MY NAME IS ANDREA
PRATIBHA PARMAR | ÉTATS-UNIS | 2022 | 104 MIN | V.O.A.
À une époque où les droits de la femme sont menacés et où la pornographie prolifère, il reste peu de choses aussi prémonitoires et aussi puissantes que la parole et la vie d’Andrea Dworkin, dramatisées ici par une variété de personalités primées pour faire le procès de l’expérience quasi-universelle de la violation des femmes. Et pour bousculer votre vision du monde.
Andrea Dworkin s’est prononcée contre l’ordre établi: contre le racisme et la répartition inéquitable des richesses, contre la culture du viol et la persécution marchande de l’industrie du porno. Ses mots et leur phrasé hypnotique, souvent vibrant d’une énergie nerveuse et juste, avaient le «pouvoir de poèmes», inspirés de son admiration pour Ginsberg. Ils pouvaient également la placer dans le collimateur des mauvaises personnes puisque comme Salman Rushdie, elle dû faire face à des menaces de mort lorsqu’elle monta sur scène. Néanmoins, après de multiples instances lors desquelles les traumatismes ont mené au mutisme, sa désobéissance à elle grandit encore et encore. Au travers des performances cinématographiques magistrales d’Amandla Stenberg (The Hate U Give), de l’actrice et activiste Ashley Judd, et de l’auteure-compositrice française Soko, le documentaire de Pratibha Parmar, sans faire de bruit, établit des liens saisissants et effrayants entre les luttes passées (ex. le massacre de l’École Polytechnique) et présentes. Arrachant quelque chose de durable à la douleur.
projection en salle au Cinéma J.A. de Sève | 27 NOVEMBRE 14H30
EN LIGNE (28 novembre au 30 novembre)